Le cinéma fait partie de l’histoire des murs du Jacques Franck « bien avant que le CC Jacques Franck soit le CC Jacques Franck » nous confie Daniel Mihaly, responsable de la programmation cinéma du lieu. Homme de l’ombre, il pose des choix avec soin afin de mettre en lumière la richesse du septième art. Parmi les nombreuses projections jeune public qui ont lieu chaque saison, on peut découvrir des films attendus ainsi que des pépites, souvent moins connues, venant de toutes l’Europe…Les séances se vivent en famille, entre ami.e.s ou avec toute sa classe. De la salle de projection jusque… dans votre salon. En cette période bousculée, il était vital de se réinventer afin de garder le lien vivant avec le public avant de le retrouver, enfin
Peux-tu
nous parler de la programmation Cinéma jeunesse au Jacques Franck?
La programmation Cinéma est une tradition portée depuis des décennies. Des générations sont passées par nos salles et y ramènent les générations suivantes. Mon projectionniste -qui est une mémoire vivante - en témoigne. Cela nous procure une grande fierté dans notre travail, au-delà des moments d’enchantements que nous pouvons percevoir au cours des séances de cinéma « En Famille ».
Comment
le choix des films s’opère t-il?
Notre envie est de proposer un éventail le plus large possible aux plus petits ainsi qu’aux parents qui les accompagnent. Du coup et avec cette optique de qualité, de découverte et de dosage, nous naviguons entre les courts métrages colorés et poétiques de production européennes aux « gros » Pixar hollywoodiens, en passant par les comédies françaises plus ados, par exemple.
Vous
proposez dans le cadre scolaire le dispositif « Ecran large sur
tableau noir ». De quoi s’agit-il exactement ?
Le
projet « Ecran Large
1»
a été créé par l’institution culturelle Liégeoise « Les
Grignoux»
2
active dans le milieu du cinéma depuis des années. Ils ont mis en
place dans leur ville un catalogue de films (impressionnant) abordant
des thématiques de société
par
tranche d’âge proposés aux élèves de la maternelle à la fin du
secondaire.
Par
le média extraordinaire du Cinéma ils touchent les élèves en
ajoutant aux projections des dossiers pédagogiques ainsi que des
intervenants issus du
monde
associatif travaillant sur le terrain venant échanger avec les
professeurs et les élèves que ce soit en salle directement après
le film ou parfois en classe. Nous avons été contactés il y a 4
ans quand la section bruxelloise a ouvert afin de rejoindre
l’aventure,
transposée
à notre région.
Quels
sont les retours des élèves après cette expérience ?
En général très positifs quand il s’agit de plus petits. Pour les secondaires, les résultats sont plus mitigés, car nous avons du mal à les atteindre. Néanmoins, en général les films (bien) choisis, ne laissent pas indifférents et ouvrent le débat. Il est à noter que le rôle des profs est ici également crucial car c’est par et avec eux que les choses s’enclenchent.
As-tu
le souvenir d’une séance en particulier ?
La projection du film documentaire « I Am Not your Negro » a été une des plus marquantes; les élèves ont débattu ensuite tellement longtemps qu’il a fallu les arrêter .
En
ces temps confinés, le cinéma est le médium artistique par
excellence. Au Jacques Franck, vous proposez des séances « à la
maison ». En quoi est-ce important pour vous de maintenir le lien
vivant avec le public ?
Pour
nous, c’est essentiel de garder un lien et de continuer à proposer
quelque chose de qualité afin de garder contact avec notre public
fidèle tout en soutenant un secteur complètement chamboulé et mis
en danger par la mise à mal de toute la chaîne de
production
et diffusion des œuvres. Pour ce faire, nous négocions, d’une
part, ponctuellement des accès gratuits avec certain partenaire afin
de les offrir à notre public
«
à distance » en faisant vivre un tout petit peu le secteur en même
temps. D’autre part, nous relayons
des
initiatives gratuites ou non, issues de nos partenaires ou non
qui
présentent
un intérêt et permettent de continuer ce que nous faisons dans
notre salle en temps normal.
Peux-tu
nous parler de Cinépilou ?
« Cinépilou » est également une initiative des Grignoux et de leur section de distribution de films (Parc Distributions), qui propose chaque vendredi un ticket familial valable pour une séance entre 18 et 21h. C’est un partenariat de choix qui vise à rassembler le public autour d’un film en lui proposant également des petites animations liées aux films « à l’affiche ».
Quel
regard porte-tu sur l’évolution du cinéma jeunesse ?
Comme pour le Cinéma des « grands », le processus de création se trouve dominé par les impératifs de l’industrie. Le cinéma Jeune Public se retrouve donc souvent formaté selon les recettes qui rapportent gros; cela influence la qualité des films qui manquent souvent de fond et de forme. Face à cette situation certains studios innovent et proposent des choses incroyablement créatives, et c’est tant mieux, car c’est là, entre ces deux dynamiques intimement liées, que se trouve un certain équilibre et que les beaux films se créent. Le cinéma européen est d’ailleurs loin d’être à la traîne à ce niveau-là. Le rapport au film chez les plus jeunes évolue également. Cela crée une complexité entre la magie du cinéma qui se veut collective et l’évolution technologique incarnée par les tablettes, smartphones et les plateformes, mettant parfois à mal l’idée d’échange et de partage des émotions que le Cinéma est censé procurer.
Enfin,
peux-tu nous partager le film qui t’a le plus marqué enfant ?
« Bambi », « E.T. » et « Beetlejuice » sont mes premiers souvenirs marquants cinématographiquement parlant.
...
et tes coups de cœur du moment ?
En cette période un peu creuse, je me retourne vers ce qui me plait dans la durée, « Shaun le Mouton », « Le château dans le Ciel » ou encore, plus récent et plus ado « Spiderman New Generation » et « JoJo Rabbit », mais le choix est presque infini…donc difficile ;)
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www.lejacquesfranck.be