Comme à chaque édition du Parcours d’Artistes, un jury de professionnel sillonne tous les ateliers afin d’élire leurs Coups de Cœur. Huit artistes sont les heureux.ses lauréat.e.s de cette édition 2022 : Natacha Mercier, Victoria Calleja, Catherine Evrad, Clara Lalix, Valérie Provost, Teodora Cosman, Karim Djaoui et Matthieu Vincent. Pour ce dernier focus spécial « Coups de cœur du PA 2022 », voici Valérie Provost, Teodora Cosman, Karim Djaoui et Matthieu Vincent que vous avez peut-être pu découvrir au sein de l’espace Pierre Papier Ciseaux.
Comment s’est passé ce Parcours d’Artistes pour vous ?
Valérie P. : Le P.A. a été riche en rencontres de bout en bout. L’essentiel pour moi a été de veiller à la cohérence des œuvres des 4 artistes exposants dans mon espace-atelier Pierre Papier Ciseaux, mais aussi à l’accueil chaleureux du public et à la prolongation de nos explorations plastiques par des ateliers et autres contes ou ciné-canapé audelà de deux week-ends, mais sur un mois, aussi en invitant d’autres artistes. J’ai vécu cette édition comme un moment extra-ordinaire, avec beaucoup de chaleur et de douceur.
Karim D. : Ce P.A.. a été l’occasion de rencontrer beaucoup de gens passionnés par l’art dans sa diversité. J’ai pu longuement échanger au sujet de mon travail et rencontrer d’autres artistes avec lesquel(le)s des collaborations vont peut-être voir le jour
Teodora C. : C’était un temps de rencontres extraordinaire
Matthieu V. : J’ai bien mangé, bien bu et fait de belles rencontres. J’ai beaucoup apprécié la qualité et la diversité des œuvres exposées.
Vous avez pris part à une exposition collective sous le thème « Très portraits »,comment s’est-elle mise en place (choix des œuvres, mise enespace, du thème) ?
Valérie P. : Passionnée par les photos anciennes, de famille, et les portraits d’une manière générale, l’idée de proposer une exposition sur ce thème me trottait dans la tête depuis un petit moment. La connexion avec la thématique du P.A. 2022, la transmission, m’a tout de suite semblé très forte. J’ai contacté Teodora Cosman et Matthieu Vincent dont j’aimais repérer le travail il y a des années pour l’une, quelques mois pour l’autre. Quant à Karim, j’ai la chance de vivre son processus artistique au quotidien. Tout s’est mis en place très naturellement, en rassemblant certaines de nos œuvres dont on a parfois compris plus tard qu’elles se nourrissaient d’un terreau commun : les liens.
Karim D. : Ce fut une chance de confronter mes œuvres avec celle de Téodora, Valérie et Mathieu. L’exposition Très portraits fut un espace propice à la rêverie et à a réflexion tant les approches et techniques furent variées. PPCiseaux, sous la houlette de Valérie, fut un écrin dans lequel notre production été bien mise en valeur.
Teodora C. : J’ai répondu à l’invitation de Valérie Provost, la curatrice de cette exposition, et nous avons choisi les œuvres ensemble. Il s’agit d’une série des sérigraphies d’après des photos de famille, intitulée « Le Pays de l’Eternité ». Je crois qu’il a existé une compatibilité entre les quatre artistes, tant du point de vue des œuvres que du point de vue humain. Nous sommes tous les quatre intéressés par l’humain, les liens, la mémoire…
Matthieu V. : C’est grâce à Valérie que j’ai pu participer à cette exposition. Après avoir découvert mon travail lors de la biennale « Hors Champs » à Andenne ellem’a généreusement proposé de participer à cette exposition sur le thème du portrait. L’accrochagen’a pas été laborieux car lesdifférentes œuvres répondaient bien les unes aux autres et le fil rouge était déjà bien présent.
Quelles sont vos sources d’inspirations ? Et dans ce contexte collectif, avez-vous été influencé dans le choix de vos oeuvres par celles des autres artistes?
Valérie P. : Ce sont les histoires de famille qui influencent le plus mon travail artistique personnel, avec une attention particulière pour la mémoire, les traces, mais aussi l’absence, les pertes.
Karim D. : Je n’ai pas de source d’inspiration particulière, j’ai plutôt des obsessions que je tends à domestiquer dans des formes acceptables. Beaucoup de pièces, conçues initialement comme fins en soi, inaugurent un cycle dont je ne vois pas la fin. Ce qui me permet d’expérimenter, d’affiner de nouvelles techniques jusqu’à ce que j’entrevoie une nouvelle ombre que je m’applique alors à éclairer. Et c’est reparti pour un cycle.
Teodora C. : Je travaille d’après des photos de famille, selon une technique propre qui suppose le transfert de la peinture d’une surface à l’autre, qui engendre des pertes de matière, des accidents… Je le vois comme une métaphore de l’existence. Bien-sûr les œuvres ont été choisis pour être en correspondance avec celles des autres artistes ; les sérigraphies
que j’ai exposées sont pluscolorées que mon travail habituel, et je crois que ça a marché dans l’ensemble.
Matthieu V. : Pour ma part, les aquarelles exposées chez Pierre Papier Ciseaux étaient d’anciennes réalisations, mais J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir les œuvres de Valérie, Karim et Téodora et ces rencontres m’ont donné plein d’idées pour mes projets futurs.