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Histoires mouvementées – Collectif En Bord de Senne

Focus

Chloé Fersing et son collectif En Bord de Senne (Yohan Vallée, Samantha Montagna, Miriam Makram Ghatas, Youri Joly, Coco-Noemi Jiménez et Juan Cruz Cizmar) font partie des trente lauréat.e.s de l’appel à projet bicommunautaire, CultureCultuur.1060, de la Commune de Saint-Gilles. Leur projet de danse contemporaine appelé « Histoires mouvementées » a séduit le jury. Le collectif occupera l’espace public pendant l’été et offrira aux passant.e.s un moment de danse riche en émotions et en poésie. En attendant, ils travaillent sans relâche pour créer un spectacle de qualité. Pour cela, La Maison du Peuple les accueillera en résidence du 26 avril au 2 mai.


Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet « Histoires mouvementées » ?


Lorsque que je rencontre de nouvelles personnes et que je leur dis : « je suis danseuse contemporaine », il y a toujours un moment de silence, puis un : « Mais c’est quoi exactement, la danse contemporaine ? » Cette question témoigne selon moi de la perte de contact de la danse contemporaine avec un certain public : celui qui ne « comprend rien à la danse contemporaine », qui n’y voit que quelque chose d’obscur et d’inaccessible, ou, tout simplement, qui n’a pas les moyens de payer l’entrée d’une salle de spectacle. Ce contact, j’ai envie de le (re)créer en faisant de l’espace urbain une scène libérée de ses quatre murs. Épaulée par six artistes, je veux surprendre les gens dans leur quotidien pour rendre la danse accessible au plus grand nombre. Mes complices ? Un musicien et cinq autres danseurs qui pratiquent la danse-théâtre. La danse-théâtre a l’avantage d’être communicative : elle se base sur les émotions et la théâtralité pour créer le mouvement, elle permet de faire voyager les gens dans leurs imaginaires, de les amuser, les émouvoir. J’aspire à une danse spontanée, où chacun peut se retrouver d’une manière ou d’une autre. Une danse d’émotions, d’histoires, qui se veut sensible et poétique.


Le projet se déroulera en espace public, comment allez-vous gérer une résidence en intérieur ?


Avec En Bord de Senne, je veux placer le public au centre du spectacle, tout en jouant avec l’espace urbain de façon à transformer les lieux de passage en lieux de vie. Alors que nous sommes toujours plus concentrés sur nos smartphones que sur le monde qui nous entoure, je veux ouvrir le regard sur la rue et ses aménagements. Les danseurs utilisent l’architecture et le mobilier urbain - bancs, escalators, lampadaires, abribus - pour leur donner une nouvelle vie, y raconter des histoires. Les passants doivent être amenés à s’arrêter pour les regarder, et cette pause doit leur permettre de percevoir différemment le décor de leur quotidien. Mais il restait à donner une forme à ce spectacle : comment créer une connexion avec l’environnement et le public ? Comment impliquer le public, le faire participer à sa manière ? Comment faire pour que chaque passant puisse nous rejoindre au fur et à mesure du spectacle ? Nous pourrons travailler sur ces questions à La Maison du Peuple. De plus, les artistes de notre collectif viennent des quatre coins du monde (Espagne, Italie, Argentine, France, etc.) et la crise sanitaire nous a empêché de pouvoir tous nous réunir au même endroit et travailler sur ce projet. Cette résidence permet également de nous retrouver.


Le projet « Histoires mouvementées » est réalisé dans le cadre de l’appel à projet CultureCultuur.1060, avec le soutien de l’Echevin de la Culture de la Commune de Saint-Gilles, Francesco Iammarino, et l’Echevin des Affaires Néerlandophones, Joys Raymenants.