Comme lors de chaque biennale du Parcours d’Artistes de Saint-Gilles, un jury de professionnel.le.s du secteur a sillonné tous les ateliers de l’édition 2020 afin de décerner leurs Coups de cœur. Ils sont au nombre de six. Ils témoignent une fois de plus de la richesse artistique présente sur notre territoire. Nous vous les présentons par paire entre janvier et juin avant leur exposition collective. Pour ce deuxième focus « Coups de cœur », voici les artistes Louise Hubinont et Philippe Pinckaers.
Louise Hubinont
Parcours d’Artistes, c’est quoi pour vous ?
Formée au RHoK (académievan Etterbeek) par Hans Van Dijk en lithographie, jedéveloppe aujourd’hui unepratique pluridisciplinaire que j’ai pu explorer davantage lors de la dernière édition du parcours d’artistes de SaintGilles.
Cette édition particulière a-telle eu une autre saveur ?
Le grand espace dont je bénéficiais (l’Acravate, 214 Rue de Mérode) m’a permis d’explorer des installations participatives. On y trouvait - entre autres - un escalier depuis lequel les visiteurs ont pris le temps d’imprimer et de se séparer de leur propre trace en pressant une feuille de papier contre leur visage (installation accompagnée d’une œuvre vidéo en
collaboration avec Héloïse Rouard). Ils ont pu également manipuler une lourde batte
de baseball gravée et se sont aussi vus invités à un rituel festif de partage de larmes.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans la gravure ?
L’art imprimé est pour moi une pratique du corps. Je savoure le temps qui s’évapore lors
des manipulations de pierres lithographiques centenaires. Ma pratique est parsemée
d’outils dont les roulements mécaniques grondent comme une menace sur la mémoire.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Inspirée avant tout par ma vie personnelle et l’environnement qui m’entoure, je raconte une
histoire faite de déchirures, d’admiration, de rage et de douceur
Philippe Pinckaers
Parcours d’Artistes, c’est quoi pour vous ?
Il m’a permis d’exposer, ce que je n’avais jamais fait avant. J’ai été bien accueilli. Reconnaissance éternelle.
Cette édition particulière a-telle eu une autre saveur ?
Cette année avait une ambiance particulière faite de cordialité et presque de fraternité. Les
gens visitaient les ateliers contre le virus. A la fois un combat et le repos du guerrier.
Comment décririez-vous vos peintures, vous identifiez-vous à un style particulier ?
Je n’ai pas de style. Je suis «trans-genre». J’aime Nicolas de Staël, Kirchner, Motherwell, Rick Wauters, Filip Denis…
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Un pot de confiture, une fenêtre, mon chien. J’aime les cadrages et les couleurs.
Interviews réalisées avec la participation de Christophe Balland